Un procès fictif aux enjeux bien réels

Chaque année, plus de 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles en France*. Malgré le courage des survivants et des survivantes de violences, le travail des associations, les mouvements impulsés par la société civile et les avancées législatives, l’impunité perdure, aux dépens des millions de victimes oubliées.

Face à ce constat, le 30 janvier 2025, l’association CAMELEON a interpellé l’Etat dans un procès fictif sur les violences sexuelles faites aux enfants, à la Maison du Barreau de Paris.

« Voilà neuf minutes que j’ai commencé à plaider, c’est le temps qu’il faut pour que trois enfants soient victimes de violences sexuelles. »
– Shahrazade Sabil, 25 ans Élève-avocate à l’Ecole de formation du Barreau de Paris.

Un mouvement de société porté par des jeunes

Cette simulation symbolique était portée par les Jeunes Ambassadeurs de CAMELEON, de jeunes orateurs et oratrices, comédiens et comédiennes, élèves-avocats et avocates, incarnant une génération déterminée à briser les tabous. À travers des plaidoiries percutantes, des témoignages poignants et des expertises éclairées, ils ont lancé le défi d’une mobilisation collective, ambitieuse et courageuse contre les violences sexuelles faites aux enfants et aux adolescents.   

« Nous nous sommes dressés devant de nombreuses injustices, maintenant c’est la justice elle-même que nous devons questionner. L’heure de ce procès a sonné. » – Liyah, 17 ans dans une prise de parole aussi puissante qu’émouvante.

Un verdict irrévocable : la responsabilité est collective

Le jugement est sans appel : l’État et la société civile ont été déclarés co-responsables de n’avoir pas suffisamment prêté attention aux enfants, de n’avoir pas toujours su les protéger, de n’avoir pas su leur offrir les moyens de se reconstruire et d’obtenir réparation en justice. La mise en lumière des failles de la protection de l’enfance et des efforts faits pour y pallier ont permis d’interroger la part de responsabilité de l’Etat, de la société, et le rôle de tout un chacun.e dans la protection des enfants. Fictivement, ce tribunal a déclaré l’Etat coupable et la société tout entière complice pour leur responsabilité face à ces drames.

« La responsabilité est collective. Tous les acteurs de la société doivent s’unir pour combattre le fléau des violences sexuelles. »
Maître Rachel-Flore Pardo –
Avocate et cofondatrice de l’association Stop Fisha, membre du jury du Procès du Déni

“Un moment fort et inspirant au cours duquel l’excellence, l’élégance et la performance ont rayonné, au service d’une Justice plus juste, plus humaine, plus efficiente, en particulier à l’égard des victimes.”
Catherine Moyon de Baecque –
Ancienne athlète et Présidente de la Commission de lutte contre les violences sexuelles et les discriminations dans le sport du CNOSF.

Remerciements

Nous tenons à remercier les membres du jury, Laetitia Ohnona, Maître Rachel-Flore Pardo et Maître Francois Prum, et les 14 jeunes ayant participé aux procès : Shahrazade Sabil, Charline Le Naour, Keren Lokebo, Aurélien Le Bail-Neyraud, Maxime Flaquière, Liyah Naal, Giulia Luciano, Valérie Tete, Lucas Bouabanh, Chaden Souleiman, Marjo Matijevic, et Ariana Diarra. Leur l’implication, leur talent et leur détermination sont essentiels pour porter haut et fort la voix des enfants et assurer la protection de leurs droits et de leur intégrité.
Nos adressons nos plus sincères remerciements à toutes celles et ceux qui qui se sont engagé·e·s à ses côtés : La Maison du Barreau de Paris pour son accueil. L’Association Trouve Ta Voix, et notamment Laura Zebiche, pour leur accompagnement et le coaching des orateurs et oratrices. Coopération Humanitaire Luxembourg, partenaire de longue date, pour sa participation et son soutien. Mié Kohiyama pour ses précieux éclairages sur le vécu des victimes et survivant.e.s. Maître Marie Sablon pour ses conseils juridiques. Gantzer Agency, agence partenaire en relations publiques. Yotta, société de production audiovisuelle, et Lola Pineau, photographe bénévole.
Cet événement a pu avoir lieu grâce à l’AFD (Agence Française de Développement), la Fondation de France, le Fonds de dotation Héméra et la Fondation Mimosa.