Depuis la Révolution, la France est considérée comme le pays des Droits de l’Homme et a inspiré le concept d’universalité des droits humains. Dans cet article, nous vous proposons de revisiter les textes historiques fondateurs et les bouleversements sociétaux qui ont conduit à un changement de politique et de sémantique de 1789 à aujourd’hui !
1789 : La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
Les Français.e.s se révoltent contre une société profondément inégalitaire et hiérarchique : l’Ancien Régime et la monarchie absolue de droit divin. Rejetant la toute-puissance du roi et les privilèges de la noblesse et du clergé, ils s’efforcent de construire une société nouvelle basée sur la souveraineté du peuple et l’égalité des droits. L’Assemblée nationale constituante rédige la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui proclame dans son premier article : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
Le texte présente ensuite les grands principes s’appliquant aux individus, aux citoyens ou à la Nation, notamment les quatre « droits naturels et imprescriptibles de l’homme » que seraient la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression mais aussi l’égalité face à la justice (la loi doit être la même pour tous) ou encore la liberté de culte et la séparation des pouvoirs.
Néanmoins les droits énoncés ne sont pas reconnus à tous les êtres humains puisque les femmes en sont exclues (car « manquant de discernement » et de « force physique et morale » pour exercer ces droits), ainsi que les esclaves noirs (qui demeurent la « propriété privée » de leurs maîtres blancs) …
1948 : La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et le concept des droits humains
Après les horreurs des deux guerres mondiales, les États s’entendent sur la nécessité d’une organisation pour maintenir la paix et la sécurité internationale. C’est pour remplir cette mission que l’ONU est créée en 1945, remplaçant la Société des Nations. « Nous, peuples des Nations Unies, sommes résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre, qui, par deux fois en l’espace d’une vie humaine, a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances. » (Préambule de la Charte de l’ONU).
L’UNESCO crée en 1947 une commission de recherche composée d’intellectuels – philosophes, politologues, juristes, anthropologues – pour mettre en lumière les convergences entre diverses cultures et écoles de pensée autour du concept des droits humains. Selon cette approche, tout être humain possède des droits universels et inaliénables, sans distinction de sexe, de religion, de langue, de culture, d’origine ethnique ou sociale, d’opinion, etc. Ces droits sont opposables en toutes circonstances à la société et aux pouvoirs politiques.
Suite à ces travaux, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) est adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948, à Paris. Ses valeurs (dignité humaine, justice, liberté, égalité) sont déclarées universelles et doivent contribuer à prévenir la violence et à maintenir la paix. Elle comprend 30 articles qui énumèrent les droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux dont tous les êtres humains devraient bénéficier dans tous les pays.
Définie comme étant l’idéal commun à atteindre pour tous les peuples, elle a été traduite dans plus de 500 langues. Elle reste, à ce jour, le document le plus traduit au monde et a inspiré les constitutions de jeunes démocraties et de nombreux États ayant nouvellement accédé à l’indépendance.
En résumé, les droits humains sont :
Source : Fédération française des associations et clubs pour l’UNESCO
Le saviez-vous ? Si la traduction française de l’Universal Declaration of Human Rights (UDHR en anglais) fait référence aux « droits de l’homme », les rédacteurs de la version de 1948 ont choisi le terme « droits humains », par opposition à la vision excluante et discriminatoire de 1789. Conformément au texte original et aux recommandations d’instances internationales comme françaises, CAMELEON privilégie le terme « droits humains » pour reconnaître la place politique des femmes dans la société et rendre visible par la langue leur existence et leur combat pour l’égalité des droits.
1989 : La Convention Internationale des Droits de l’Enfant
La DUDH n’est pas juridiquement contraignante pour les États mais de nombreux traités internationaux qui reprennent ses principes (tels que le Pacte des droits civils et politiques en 1966) ont été signés et ratifiés. Car ce qui caractérise le concept des droits humains, c’est la volonté de les inscrire explicitement dans le droit, de leur reconnaître une application universelle et une valeur juridique supérieure à toute autre norme. Les États sont donc dans l’obligation de les respecter.
Par ailleurs, si les guerres mondiales ont entraîné la création d’organisations internationales et d’un texte fondateur pour la défense de la paix et des droits humains, elles ont aussi eu comme conséquences la définition et la reconnaissance des droits de l’enfant. La britannique Eglantyne Jebb a créé en 1919 l’association « Save the Children » afin de remédier à la situation dramatique des enfants européens au lendemain de la Première Guerre mondiale. Elle est à l’origine de la Déclaration des droits de l’enfant de 1924, dite Déclaration de Genève, qui est adoptée par la Société des Nations. La Déclaration des droits de l’enfant de 1959 est fortement influencée par les travaux du polonais Janusz Korczak, autre militant des droits de l’enfant.
Ce n’est qu’en 1989, soit plus de quarante ans après la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qu’un texte juridiquement contraignant est adopté pour promouvoir les droits fondamentaux des enfants et leur garantir une protection spécifique. La Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) est le traité relatif aux droits humains le plus ratifié de l’Histoire avec 197 États signataires.
À horizon 2030 : Droits Humains et Objectifs de Développement Durable
Dans un contexte de guerres inédites au 20ème siècle, l’enjeu majeur était de préserver la paix internationale. D’autres urgences sont désormais à prendre en compte, notamment pour la protection de l’environnement et l’adaptation au changement climatique. Les objectifs de développement durable (ODD) sont un appel à l’action de tous les pays par les Nations Unies afin de lutter contre les inégalités mondiales (dans l’éducation, l’emploi, la santé…) tout en protégeant la planète. Il s’agit de 17 objectifs à atteindre avant 2030.
Une approche fondée sur les droits humains avec la mise en œuvre de programmes et d’actions concrètes est indispensable à la réalisation des ODD. En effet, les droits humains et les ODD sont interdépendants et leurs stratégies se renforcent mutuellement. Enfin, une attention particulière doit être accordée aux droits des enfants, pour leur protection et leur éducation.
Agissez avec CAMELEON pour aider un enfant à bien grandir !
CAMELEON aspire à un monde où les enfants grandissent dans le respect de leurs droits et deviennent des adultes autonomes et responsables. Nos différents programmes pour les droits de l’enfant répondent à plusieurs ODD, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé ou de la justice.
En parrainant une petite fille victime de violences sexuelles, vous lui permettez de guérir et de se reconstruire. Ses droits les plus élémentaires ont été bafoués, il s’agit de retrouver sa dignité et sa place dans la société. Dans une maison d’accueil, entourée d’adultes bienveillants et de nouvelles amies, elle reprendra confiance en elle et dans les autres, avec des activités récréatives et thérapeutiques. Pour redécouvrir les joies de l’enfance et reprendre goût à la vie. Grâce à votre soutien, elle sera protégée et bénéficiera d’un suivi médical et psychologique mais aussi d’une aide pour sa scolarité et son insertion professionnelle.
En parrainant un enfant d’un village défavorisé, vous lui permettez d’aller à l’école, d’être soigné, et plus tard de suivre une formation professionnelle et/ou universitaire. Il pourra avoir un emploi lui garantissant un revenu pour sortir de la pauvreté et aussi pour soutenir sa famille. En aidant cet enfant, vous brisez le cercle des inégalités car cela bénéficiera plus largement à sa communauté et aux générations futures de manière durable.