Aujourd’hui, le numérique occupe une place centrale dans la vie des enfants et des jeunes. Internet, les réseaux sociaux, les jeux en ligne et les applications de messageries privées leur permettent de s’informer et se divertir. Il est aussi possible d’échanger avec des personnes du monde entier. Cependant, il arrive également que ces plateformes soient utilisées à des fins malveillantes voire criminelles, notamment contre les plus jeunes. Découvrez ce qu’est le grooming.
Le grooming : une technique insidieuse de manipulation
Le grooming, ou pédopiégeage, est une technique de manipulation visant à piéger un mineur à des fins sexuelles. L’expression vient de “To groom”, qui signifie “préparer ». Il désigne ainsi par-là le processus mis à l’œuvre par les prédateurs pour gagner la confiance de leurs victimes.
Le prédateur entre en contact avec un mineur en se faisant passer pour quelqu’un de son âge. Il lui suffit de jouer en ligne avec l’enfant, ou de le contacter directement sur ses réseaux sociaux. Parfois, il fait même déjà partie de son entourage. Cela lui permet d’adapter son personnage pour créer des points d’accroche avec la victime. Il évalue alors progressivement le degré de vulnérabilité de l’enfant, tisse un lien affectif avec lui, offre des cadeaux, échange des secrets (est-ce qu’il a déjà embrassé quelqu’un ?)… Jusqu’à poser des questions de plus en plus intimes. Il se montre amical, bienveillant, il devient le confident auquel l’enfant fait confiance.
En moyenne, sur un jeu vidéo, 45 minutes suffisent pour qu’un prédateur gagne la confiance d’un enfant et lui demande des faveurs sexuelles. Ce peut être des photos ou vidéos intimes, que l’auteur utilisera à des fins de sextorsion. Il peut aussi forcer l’organisation d’une rencontre pouvant mener à une agression physique ou sexuelle.
Qui sont les victimes ?
Nos équipes constatent une exposition croissante des plus jeunes aux violences en ligne. Présents dès leur plus jeune âge sur des plateformes de jeux et sur les réseaux sociaux, enfants et adolescents sont souvent contactés par des inconnus. Ils ont de bons réflexes (ne pas répondre, bloquer, signaler), mais peuvent rapidement tomber dans le piège des prédateurs.
Sur Internet, il est difficile de savoir à qui on a affaire. Si des enfants réussissent à mentir sur leur âge lors de leur inscription sur les réseaux sociaux, certains adultes malintentionnés parviennent tout aussi facilement à se faire passer pour des adolescents.
Finalement, bien que le grooming soit puni par la loi, il reste difficile à repérer sur les plateformes. Il en va pourtant en partie de la responsabilité des entreprises technologiques de prévenir ces risques, en lien avec les autorités compétentes. C’est pourquoi, en 2022, CAMELEON a lancé un appel à la mobilisation collective dans un manifeste, demandant une augmentation des moyens financiers, technologiques et humains pour lutter contre la cyberpédocriminalité.
Les bons réflexes à adopter
Même si un groomer n’a pas systématiquement l’intention de passer à l’acte en organisant une rencontre, il est néanmoins important de rester vigilant et de connaître les bons réflexes pour prévenir et lutter contre ce phénomène.
- Sécuriser ses comptes. Que l’on soit adulte ou enfant, il est important de paramétrer ses comptes. Mettre son compte en privé, empêcher les inconnus de nous contacter, ou utiliser des options de contrôle parental peuvent réduire les risques.
- Echanger sur les pratiques numériques. Pour prévenir les violences, il faut en parler. Échanger avec ses enfants au sujet de leurs pratiques numériques, de leur usage des réseaux sociaux ou leur proposer de jouer avec eux permet d’ouvrir la voie à des discussions sur les risques qui y sont liés, et empêcher des inconnus de les contacter.
En cas de doute ou de situation avérée, contactez le 3018, le numéro dédié aux victimes de harcèlement et de violences en ligne.