Depuis 30 ans, la France a mis en place un certain nombre de mesures pour garantir la protection et les droits des enfants. Néanmoins il reste de nombreux progrès à faire pour une réelle application de la CIDE auprès de tous les enfants. Le 20 novembre a été l’occasion pour de nombreuses institutions et ONG de porter des messages de plaidoyer pour une meilleure effectivité des droits de l’enfant en France et à l’international en direction des décideurs politiques, mais aussi de pouvoir sensibiliser le grand public à ces enjeux.
Des institutions et des dispositifs au service de l’enfance
Le Service national d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance Maltraitée a ouvert le 10 janvier 1990 avec la création d’un numéro unique : le 119. 476 039 appels ont été reçus en 2018, soit 1304 par jour !
En 2000 a été institué le Défenseur des enfants, une autorité administrative indépendante pour défendre et promouvoir les droits des enfants. En 2011, ses missions ont été intégrées aux attributions du Défenseur des droits qui veille au respect de l’égalité, des droits et libertés.
La loi du 14 mars 2016 réformant la protection de l’enfance montre que la France n’est plus centrée sur la lutte contre la maltraitance mais développe une véritable approche par les droits : « La protection de l’enfance vise à garantir la prise en compte des besoins fondamentaux de l’enfant, à soutenir son développement physique, affectif, intellectuel et social et à préserver sa santé, sa sécurité, sa moralité et son éducation, dans le respect de ses droits. »
Vers une culture de la participation des jeunes
Les jeunes sont de plus en plus considérés comme sujets, experts et défenseurs de leurs propres droits. Dans le cadre des 30 ans de la CIDE, le Défenseur des droits a lancé une consultation nationale qui a recueilli l’avis de 2 200 enfants de 4 à 18 ans sur le respect de leurs droits. Les enfants ont émis 276 propositions et 400 jeunes ayant participé à la consultation ont pu présenter leurs travaux et interpeller des personnalités politiques et des associations dans le cadre d’une grande conférence inversée le 20 novembre à l’Unesco. En savoir +
Le COFRADE – Conseil français des associations pour les droits de l’enfant – a pour objectif de veiller à la bonne application de la Convention relative aux droits de l’enfant en France. Créé en 1990, il regroupe 50 associations qui agissent pour faire connaître la CIDE au grand public, rédiger un rapport alternatif dans le cadre de l’examen périodique de la France par le Comité des droits de l’enfant et exercer un rôle de plaidoyer auprès des pouvoirs publics.
En tant que membre du COFRADE, l’association CAMELEON était présente le 4 novembre 2019 aux seconds États généraux des droits de l’enfant. Cette année, les jeunes ont pris la parole pour partager leur expérience et partager des propositions concrètes aux responsables politiques et institutionnels autours du droit à l’information, notamment dans le domaine numérique. Le droit à l’information est indispensable à une réelle participation des jeunes autour des décisions qui les concernent, de leur place actuelle et de leur avenir dans la société.
Les défis restants pour les droits de l’enfant
Si dans l’ensemble, les conditions de vie des enfants en France sont supérieures à celles que connaissent des millions d’enfants à travers le monde, il existe néanmoins de nombreuses inégalités entre les enfants. D’après les données 2017 de l’Unicef, plus de trois millions d’enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit environ 1 enfant sur 5, parmi lesquels au moins 30 000 seraient dans la rue. 9 000 enfants vivraient dans des bidonvilles tandis que des centaines de milliers seraient mal-logés dans des conditions de vie insalubres. D’autres enfants sont en situation de vulnérabilité, 300 000 enfants bénéficient d’une mesure de protection de l’enfance. En matière d’éducation et de loisirs, environ 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification et 1 enfant sur 3 ne part pas en vacances chaque année.
Célébrer les 30 ans de la CIDE
Le concours de CAMELEON autour des droits de l’enfant
CAMELEON a lancé un grand concours de dessin en l’honneur de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant. Les enfants étaient invités à imaginer un gâteau pour le 30ème anniversaire de la CIDE et à exprimer leurs vœux pour un monde meilleur pour les enfants. Plus de 200 enfants et jeunes ont participé en France et aux Philippines. Les gagnant.e.s verront leurs dessins transformés en véritables pâtisseries, à déguster avec leurs camarades lors d’un goûter festif. Découvrez leurs gâteaux et leurs messages.
La dynamique De la Convention aux Actes
Une trentaine d’associations se sont mobilisées pour rédiger des actes à destination des pouvoirs publics pour un meilleur respect des droits de l’enfant en France et à l’international. Le COFRADE, dont fait partie CAMELEON, était une des organisations membres de la dynamique.
Une soirée a eu lieu le 20 novembre en présence d’Adrien Taquet, secrétaire d’État à la protection de l’enfance, du Défenseur des droits et de la Défenseure des enfants, ainsi que de nombreux jeunes et parlementaires.
Madame Florence Provendier, députée des Hauts-de-Seine et membre du Conseil d’Administration de CAMELEON, est intervenue pour présenter des propositions relatives à la prise en compte des droits de l’enfant dans les travaux du Parlement.
Retrouver les photos de la soirée
Pour en savoir plus, télécharger les 12 actes remis aux décideurs politiques.
Des monuments illuminés et des enfants au Panthéon
L’UNICEF a mis en place l’opération « Lumières sur les droits de l’enfant ». Des dizaines de lieux ont été illuminés en bleu à travers la France pour rappeler que l’engagement collectif envers les droits de l’enfant doit être une priorité. 200 jeunes scolaires des conseils de l’Unicef sont allés au Panthéon pour lire des extraits de la CIDE et rappeler que les enfants d’aujourd’hui seront les grands hommes et les grandes femmes de demain. « Aux enfants, la Patrie reconnaissante ! »