A l’occasion du 4 mars 2022, Journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle, l’association CAMELEON, en partenariat avec l’agence MullenLowe France, avait lancé sa campagne de communication #LePartage afin d’alerter les parents sur les risques liés à l’exposition des enfants sur internet et pour sensibiliser le grand public au fléau de la cyberpédocriminalité.
Des actions de sensibilisation pour éveiller les consciences
Notre spot choc a été diffusé à la télévision en mars 2022 et nous avons déployé dans toute la France plus de 1800 affiches dans l’espace public et les transports en commun. Nous avons aussi organisé en octobre à Paris une exposition photographique et une conférence où sont intervenus des enquêteurs spécialisés contre l’exploitation sexuelle en ligne des mineurs, et qui ont attiré une centaine de personnes.
Notre campagne a été reprise par différents médias et nous avons ainsi pu toucher plusieurs millions de personnes (notamment avec une vidéo Brut). Elle a été répertoriée par le Conseil de l’Europe parmi les initiatives françaises autour de la Journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels.
Un manifeste pour mobiliser la société civile et les pouvoirs publics
En novembre 2022, nous avons publié un manifeste, visant à rassembler les citoyens et politiques autour de quatre propositions concrètes :
1/ Mener une campagne de sensibilisation nationale sur la cyberpédocriminalité à destination des jeunes, des parents et du grand public
2/ Augmenter les moyens des enquêteurs spécialisés contre la cyberpédocriminalité et renforcer la coopération internationale entre pays (par exemple : en cas de viol commandité en direct à l’étranger)
3 / Rendre obligatoire sur les plateformes la présence de référents formés sur les cyberviolences et lutter contre l’exposition à la pornographie, l’exploitation sexuelle en ligne des mineurs ou son incitation avec des outils de contrôle renforcés
4 / Améliorer la législation en matière de droit à l’image et de droit à la vie privée des enfants
Au 1er mars 2023, notre manifeste a été signé par plus de 12 800 citoyens exigeant plus de moyens pour prévenir et lutter contre la cyberpédocriminalité. Nous avons également présenté nos actions et préconisations dans le cadre de rencontres institutionnelles. Notre équipe a ainsi eu l’honneur d’échanger avec Madame Brigitte Macron, Madame Charlotte Caubel – Secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance, le pôle des droits de l’Enfant du Défenseur des Droits ainsi que plusieurs députés et sénateurs. Enfin, nous avons eu l’occasion de nous exprimer devant la délégation des droits de l’Enfant lors d’un colloque à l’Assemblée nationale.
Le combat continue !
Nos différentes actions et projets en 2023…
CAMELEON salue plusieurs mesures encourageantes depuis le lancement de sa campagne et poursuit sa mobilisation pour interpeller les entreprises du numérique, les parlementaires et le gouvernement et faire d’Internet un environnement plus sûr pour les enfants :
- Le Président de la République a annoncé, lors du Forum de Paris pour la Paix, la création du Laboratoire de la Protection de l’Enfance en ligne pour lutter contre l’exposition des mineurs à la pornographie ou encore le partage de “nudes” non consenti. CAMELEON est membre du Laboratoire et donc associée aux expérimentations mises en œuvre jusqu’en novembre 2023.
- La nouvelle loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI) du 24 janvier 2023 qui prévoit de renforcer les moyens de lutte contre la cybercriminalité avec le déploiement de 1500 cyberpatrouilleurs d’ici 2027. Concernant ce dispositif, nous réclamons une sensibilisation et des moyens spécifiquement alloués pour lutter contre l’exploitation sexuelle en ligne des mineurs. Nous continuons ainsi à alerter via les médias et la presse sur l’augmentation des viols d’enfants filmés sous forme de live-streaming et de pédopornographie alors que le nombre d’enquêteurs spécialisés reste insuffisant ;
- Une proposition de loi visant à garantir le droit à l’image des enfants a été déposée le 19 janvier 2023 par le député Bruno Studer. Nous avons été auditionnés avec nos partenaires sur le sujet et restons attentifs aux débats parlementaires, à son examen actuel à l’Assemblée nationale ainsi que les éventuelles suites.
- Les sujets de la cyberpédocriminalité et du droit à l’image pourraient aussi être débattus lors du 6ème examen de la France par le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies au printemps 2023. En effet, certaines de nos recommandations ont été reprises dans les préconisations du rapport conjoint alternatif du COFRADE auquel nous avons contribué.
- Du côté des entreprises, CAMELEON collabore avec des acteurs de la cybersécurité ayant développé un dispositif innovant de lutte et prévention contre la prédation en ligne. Nous animerons des modules de sensibilisation en entreprise pour mieux outiller les collaborateurs face aux risques de violences encourus par les enfants, notamment sur Internet et les réseaux sociaux.
- CAMELEON participe à une saisine collective de l’ARCOM contre Twitter qui ne respecte pas la loi pour protéger les mineurs des nombreux contenus pornographiques présents sur la plateforme, et héberge des contenus illégaux pédopornographiques.
Merci pour votre mobilisation à nos côtés pour mieux protéger les enfants, sans vous cela n’aurait pas été possible. Nous avons toujours besoin de vous pour dire STOP à la cyberpédocriminalité : signez et partager notre manifeste !
Nous remercions aussi chaleureusement nos partenaires qui ont permis la réalisation de notre campagne : LibreMullenlowe, Golin, Gantzer Agency, France Télévisions, Médiatransports, JC Decaux, l’agence Vu’, NRJ Global, la région Ile-de-France, ainsi que nos ambassadrices et les associations engagées avec nous sur la cause : Dominique de Saint Mars, Noémie de Saint-Sernin, le COFRADE, la Voix De L’Enfant, OPEN et Brave France.