Liesbeth a vécut 10 semaines intenses auprès des filles de CAMELEON Philippines. 3 ans après, elle fait le point sur cette expérience inoubliable.
En 2016, j’ai passé dix semaines au sein des maisons d’accueil de CAMELEON, pour y mener une étude d’impact de l’utilisation du cirque et de la danse dans le processus de reconstruction personnelle des enfants victimes de violences sexuelles, mais aussi pour y animer des cours de danse et participé à la création d’un spectacle pour leur représentation annuelle à Iloilo.
Aujourd’hui, cette expérience demeure la plus bouleversante et la plus enrichissante de mon humble petite vie. J’en suis fière, et elle me revalorise dans les moments où j’ai besoin de trouver des ressources. Elle fait partie de ces quelques rares expériences auxquelles je pense pour trouver la confiance, la sérénité et l’assurance, lorsque je m’apprête à me confronter à des situations compliquées. Il me suffit alors de convoquer les souvenirs de ces mois passés aux Philippines, dans lesquels j’ai eu l’impression de m’être dépassée, nourrie de la tendresse et de la générosité incommensurables des enfants qui m’entouraient : quel bonheur et quelle satisfaction de les voir se découvrir, se défouler et s’épanouir dans mes cours de danse, avec une attention, une motivation et une détermination que je n’ai pu constater que dans des écoles de danse professionnelles. Trois ans plus tard, malgré la distance, j’ai toujours le sentiment que les enfants continuent de me transmettre de la force…
Cette expérience a plus que confirmé mon envie de me professionnaliser dans la danse, et de poursuivre dans l’engagement solidaire. Désormais danseuse interprète professionnelle, c’est avec ma première rémunération que j’ai décidé de m’investir davantage envers les enfants de CAMELEON – je suis actuellement en train de remplir les démarches pour devenir marraine… Car moi aussi, je veux contribuer à changer radicalement l’avenir d’un enfant, en lui permettant d’accéder à l’éducation, mais aussi et tout simplement, à la bienveillance, l’innocence et l’insouciance dont chaque enfant devrait bénéficier – ce que leur apporte CAMELEON.
J’espère au plus vite retourner aux Philippines, pour partager de nouveaux ateliers et spectacles de danse avec les enfants, tout comme je souhaite multiplier les expériences, en France ou à l’étranger, dans lesquelles je peux lier ma pratique de la danse à des actions sociales et humanitaires.
