En France, 1 enfant meurt tous les 5 jours de maltraitance. Pourtant les violences commises sur les enfants sont un sujet encore tabou dans notre société. Un collectif de 7 étudiants a souhaité sensibiliser les enfants et le grand public sur ce fléau à travers une série d’animations sur le thème de la maltraitance infantile.
Le projet « Motus et Bouche Cousue » est porté par le studio Mozgas qui rassemble des jeunes en 3ème année de création numérique à MADE iN Lyon. CAMELEON est fière d’encourager ce projet dans le cadre des actions de prévention de sa mission sociale France.
Les vidéos sont à découvrir en avril 2020 et seront diffusées lors de nos interventions en milieu scolaire.
3 épisodes, 3 types de maltraitance
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la maltraitance infantile désigne « toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir. »
Chacun des épisodes traite d’une forme spécifique de maltraitance envers les enfants : négligence, violence physique et violence sexuelle.
Les négligences sont le fait, pour la personne responsable de l’enfant (parents, grands-parents, etc.), de le priver des éléments indispensables à son bon développement, à sa sécurité et à son bien-être. Il peut s’agir par exemple de privations de nourriture, de sommeil, de repos, de soins, d’attention… La négligence peut ne pas être intentionnelle, mais elle met en danger l’enfant : c’est à ce titre qu’elle entre dans le champ de la maltraitance et doit être signalée.
Les violences physiques se traduisent par l’usage de la force ou de la violence contre un enfant, de telle sorte qu’il soit blessé ou risque de l’être : frapper (avec la main, avec le poing, avec le pied, avec un objet…), mordre, brûler, étouffer, étrangler, secouer, bousculer, noyer…
Les violences sexuelles ne se limitent pas au viol, mais concernent tous les actes à connotation sexuelle imposés aux enfants. Depuis la loi du 3 août 2018 relative aux violences sexuelles et sexistes, le code pénal précise que la contrainte peut résulter de la différence d’âge entre l’auteur et sa victime, ou de l’autorité que l’auteur exerce sur la victime.
Un univers onirique et singulier
Chaque épisode va raconter l’histoire d’un enfant victime de maltraitance. Il essayera d’échapper à la réalité en s’imaginant dans un monde fantastique… Mais à l’inverse d’un conte de fée, il n’y aura pas de fin heureuse mais des illusions qui dissimulent un traumatisme.
Voici l’exemple de Zoé, victime de violence sexuelle :
Ce que dit la loi
Les violences commises contre les enfants sont sévèrement punies par la loi, a fortiori lorsque l’auteur est un parent ou un proche de la victime. Les violences (habituelles ou isolées) sur un mineur de moins de 15 ans commises par son père, sa mère, ses grands-parents ou toute personne ayant autorité sur lui sont punies jusqu’à :
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30 ans de prison lorsqu’elles ont entraîné la mort de la victime ;
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20 ans de prison lorsqu’elles ont entraîné une infirmité permanente ;
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10 ans de prison et de 150 000 € d’amende lorsqu’elles sont la cause de blessures graves ;
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5 ans de prison et 75 000 € d’amende lorsque les blessures sont moins graves.
La maltraitance a des conséquences durables pour les enfants qui en sont victimes, surtout lorsque l’enfant est très jeune et dépendant de son environnement. Les séquelles peuvent être physiques (douleurs, perte de capacités, handicap, problèmes de santé…), mais aussi d’ordre affectif et relationnel. L’enfant est privé sur le long terme des repères de sécurité et de confiance qui conditionnent son développement futur.
Plus méconnues, et peut-être plus difficiles à cerner que les violences physiques, les violences psychologiques ne sont pourtant pas anodines, et peuvent aussi avoir des répercussions dramatiques. Ce sont des attaques répétées contre l’estime de soi d’un enfant par une personne en position de confiance ou d’autorité. La sécurité affective et relationnelle fait partie des besoins fondamentaux de l’enfant. Les insultes ou les propos dénigrants, les humiliations, les menaces, les intimidations, etc. entrent ainsi dans le champ des maltraitances faites aux enfants.
Vous avez des doutes ou vous avez connaissance d’une situation de danger ou de risque pour un enfant ? Appelez le 119, le numéro dédié à la prévention et à la protection des enfants maltraités. Pour en savoir plus sur la procédure en cas d’appel, télécharger le guide.