C’est avec stupeur et effarement que nous avons découvert, samedi 15 août 2020, la commercialisation de poupées sexuelles représentant des petites filles sur le site français du géant du e-commerce Amazon.
Ces poupées sexuelles à l’effigie d’enfants de 5 à 10 ans sont présentées comme des sex toys : « poupées vierges vaginales et anales à poitrine plate pour améliorer le plaisir maximum des hommes […] vous pouvez obtenir tout ce que vous attendez d’une vraie fille ». En plus d’être illégale, cette commercialisation est insupportable pour nous, association CAMELEON, qui nous battons depuis plus de 20 ans contre les violences sexuelles et la pédocriminalité.
Nous avons immédiatement alerté nos principaux partenaires La Voix de l’Enfant et Coopération Humanitaire Luxembourg afin que des mesures fortes soient prises le plus rapidement possible.
Adrien Taquet, secrétaire d’Etat français chargé de l’Enfance et des familles, a réagi dès lundi 17 août 2020 et a demandé à Amazon France de mettre fin, sur le champ, à cette commercialisation honteuse. Si la page Web du distributeur a bien disparu, d’autres pages du même type ont été détectées sur des plateformes comme Cdiscount par exemple.
Le retrait de la page web est une première étape mais n’est pas, pour nous, une issue satisfaisante, notamment parce que des individus ont pu et continueront à se procurer de tels objets. Le site d’Amazon étant hébergé au Luxembourg, une action est en cours pour que le géant du e-commerce soit poursuivi pour l’infraction de diffusion d’objets pédocriminels.
Grâce à François Prum, Président de Coopération Humanitaire Luxembourg, partenaire de CAMELEON, un courrier a été envoyé au Parquet Luxembourgeois qui n’a pas tardé à réagir se prononçant pour la « tolérance zéro » et déclarant que « toute infraction serait enquêtée et poursuivie ».
A l’automne se tiendront en France, les Etats généraux de l’enfance en danger. CAMELEON sera particulièrement vigilant à ce que la lutte contre la pédocriminalité soit une priorité majeure du gouvernement. Comme le rappelle Adrien Taquet, « si l’on veut vraiment mettre un terme à la pédocriminalité dans notre pays, chacun de nous est responsable ». Que chacun prenne donc ses responsabilités.