Caleb Woods via Unsplash

Un an après l’appel à témoignages de la CIIVISE (Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles Faites aux enfants), des milliers d’hommes et de femmes ont pu relater les violences sexuelles dont ils et elles avaient été victimes durant leur enfance.

En s’appuyant sur 16 414 témoignages, la CIIVISE a publié un rapport édifiant le 21 septembre qui montre une nouvelle fois l’impact durable des violences sur mineurs avec des souffrances qui perdurent à l’âge adulte : altération de la santé physique et psychiques, difficultés dans la vie professionnelle, affective, familiale et sexuelle… Si chaque témoignage est unique, tous reflètent une expérience commune des violences sexuelles et une même volonté de voir la parole des victimes davantage reconnue et accompagnée.

  • L’âge moyen des personnes ayant témoigné auprès de la CIIVISE est de 44,3 ans.
  • 90% des personnes ayant témoigné sont des femmes.
  • 8 personnes sur 10 ont été victimes d’inceste en quart des victimes d’inceste avait moins de 5 ans au moment des faits. 

CAMELEON salue le courage et la dignité des personnes qui ont osé parler pour briser le tabou de l’inceste et des violences sexuelles. Elles ont exprimé en majorité la volonté de témoigner pour elles-mêmes mais aussi et surtout “pour protéger les autres enfants”.

Alors que ces violences sont souvent invisibilisées et tues dans notre société, il est urgent de libérer la parole, d’écouter les enfants et de mettre en œuvre des dispositifs de protection efficaces.

Les préconisations de la CIIVISE

Après de premières préconisations dans le cadre de son bilan intermédiaire en mars dernier, la CIIVISE les réitère aujourd’hui, en insistant particulièrement sur la prévention et le repérage des violences, leur traitement judiciaire et l’accompagnement des victimes.

Parmi les mesures phares, la CIIVISE appelle à organiser le repérage systématique des violences sexuelles auprès de tous les enfants par tous les professionnel.le.s ainsi qu’à augmenter les moyens humains et matériels dans la lutte contre la cyberpédocriminalité.

 

Les actions de CAMELEON

CAMELEON soutient ces recommandations qui se placent dans la ligne directe de nos actions de prévention et de plaidoyer :

Lors de nos interventions en milieu scolaire et périscolaire, les enfants sont informés sur leurs droits, apprennent à identifier différentes formes de violences et à demander de l’aide en cas de danger. Nous sensibilisons aussi les encadrants pour qu’ils puissent détecter des signaux d’alerte et sachent comment réagir pour protéger les enfants en cas de danger.

Nous observons que cela est souvent difficile pour les adultes qui sont parfois démunis, nous saluons ainsi la préconisation n°3 de la CIIVISE : créer une cellule de conseil et de soutien pour les professionnel.le.s destinataires de révélations de violences sexuelles de la part d’enfants.

Enfin, bien que la majorité des violences sexuelles sur mineurs soient commises dans l’entourage des victimes, par des adultes de leur cercle de confiance, nous constatons une augmentation très inquiétante de l’exposition des enfants à des prédateurs sexuels sur Internet et les réseaux sociaux, notamment depuis la pandémie de COVID-19.

Nous appelons à davantage de moyens humains et matériels pour lutter contre la cyberpédocriminalité, ce qui rejoint la préconisation n°9 de la CIIVISE.

Nous sommes particulièrement mobilisés dans le cadre de notre campagne #LePartage et de nouvelles actions seront menées prochainement en octobre.

Suivez nos actualités et restez connectés !